Chroniques réflexives

Le dévoilement de soi

Dans l’optique où leur pratique repose sur une interaction humaine authentique, les sexologues mobilisent leur personne comme outil de travail, notamment à travers leurs compétences relationnelles. À l’instar des autres professionnel.les de la santé mentale et des relations humaines, iels dévoilent continuellement de l’information à leur sujet ; dans la façon de décorer leur bureau, le ton employé sur leur site web, la manière d’accueillir la clientèle ou le style vestimentaire choisi (Goldfried et al., 2003). Au-delà de ces dévoilements inévitables, les révélations personnelles délibérées, même celles qui semblent anodines, peuvent être plus sensibles et risquées et nécessitent vigilance accrue.

Cette chronique vise à guider les réflexions des sexologues concernant la gestion de leur vie privée en interaction avec le public et leur clientèle.

Plusieurs volets seront abordés : les différents contextes de dévoilement, les interactions en ligne, la pratique réflexive pouvant améliorer les interventions ainsi que les responsabilités des sexologues en cette matière.

Le cadre normatif

Les articles suivants du Code de déontologie des sexologues s’appliquent aux pratiques de dévoilement de soi :

6. Le sexologue évite toute conduite pouvant porter atteinte à l’intégrité physique, mentale ou affective de toute personne avec laquelle il entre en relation dans l’exercice de sa profession.

8. Le sexologue cherche à établir et à maintenir une relation de confiance mutuelle avec son client.

9. Le sexologue ne s’immisce pas dans les affaires personnelles de son client et se limite aux sujets qui relèvent de l’exercice de sa profession.

10. Pendant la durée de la relation professionnelle, le sexologue n’établit pas de liens susceptibles de compromettre la qualité de ses services professionnels, ni de liens amoureux ou sexuels avec un client, ne tient pas de propos abusifs à caractère sexuel et ne pose pas de gestes abusifs à caractère sexuel à l’égard d’un client.

44. Le sexologue exerce sa profession selon des principes scientifiques, dans le respect des règles de l’art et des normes de pratique généralement reconnues.

Pour tout complément d’information ou aide à l’interprétation, il est recommandé de consulter le Guide explicatif du Code de déontologie des sexologues.

Le dévoilement de soi

Le dévoilement de soi (ou auto-divulgation) en contexte d’intervention désigne généralement les verbalisations et comportements par lesquels un.e professionnel.le partage des informations personnelles à sa clientèle ou au public (Nguyen et al. 2022 ; Sutton, 2024). Toutefois, il ne comprend pas les aspects évidents comme l’apparence physique (phénotype, âge, expression de genre, handicap visible, etc.), ni les informations concernant l’orientation théorique ou les qualifications professionnelles (Barnett, 2011 ; Marais et McBeath, 2021).

La majorité des études reconnaissent que l’auto-divulgation des professionnel.le.s est une pratique courante, bien qu’utilisée de façon occasionnelle (Marais et McBeath, 2021). Dans certains cas, elle peut passer inaperçue, le.la professionnel.le n’étant pas toujours conscient.e d’avoir partagé une information personnelle. De plus, le degré de révélation varie d’une personne à l’autre, mettant en évidence la subjectivité et la complexité de ce concept (Marais et McBeath, 2021). Dans cette optique, le dévoilement de soi en intervention en santé mentale fait l’objet de débats. Les avis divergent quant à l’éthique de son utilisation et son efficacité en tant qu'intervention.

Les types de dévoilement de soi

Différents types de dévoilement de soi peuvent survenir dans la pratique professionnelle (Zur, 2010 ; Barnett, 2011). Les exemples présentés peuvent appartenir à plusieurs formes de dévoilement à la fois.

Dévoilements délibérés : C’est la transmission volontaire de renseignements spécifiques ou la divulgation en réponse à une question de la clientèle. Il en existe deux formes. L’auto-révélation consiste à partager des informations personnelles (ex. indiquer pratiquer un sport ou avoir une photo de famille dans son bureau). L'auto-implication se manifeste par les réactions personnelles face à la clientèle ou aux situations vécues en séance (ex. exprimer des émotions verbalement en lien avec la situation clinique ou commenter l’apparence).

Dévoilements inévitables : Ce sont des dévoilements qui peuvent se produire dans des contextes de la vie quotidienne (ex. rencontre fortuite dans un restaurant ou un lieu de culte). Si le domicile professionnel est aussi le domicile familial, cela peut révéler des informations comme le statut économique.

Les dévoilements sur les plateformes numériques permettent, en théorie, un certain contrôle sur ce que l'on publie et partage. Toutefois, l’intrusion du numérique dans les sphères personnelles et professionnelles engendre des dévoilements inévitables, souvent dus aux limites intrinsèques de ce contrôle (ex. la visibilité sur des plateformes publiques à la suite de participation à des événements (photos, mentions, etc.), le partage de données personnelles par des tiers (famille, amis, etc.). Malgré les efforts pour limiter la présence en ligne, il devient de plus en plus difficile d’échapper à une certaine visibilité numérique et conséquemment, impossible de déterminer avec certitude qui a eu accès à ces informations.

Dévoilements accidentels (ou survenus par inadvertance) : Ces situations impliquent un dévoilement imprévu, comme une réaction émotionnelle forte face à une révélation lors d’une consultation (rougir ou verser une larme). Un appariment sur une application de rencontres amoureuses en est un autre exemple.

Dévoilements non liés à la situation d’intervention : Il peut s’agir d’informations partagées avant même le début de la prestation de services, par exemple sur un site Internet ou sur les médias sociaux, sans lien direct avec le service sexologique offert.

Ces dévoilements sont ceux qui comportent certains risques pour l’indépendance et intégrité de la relation professionnelle et le lien de confiance. Ils peuvent introduire un engagement personnel excessif des sexologues, brouiller les limites professionnelles et recentrer l’attention sur le.la sexologue plutôt que sur la clientèle. De tels dévoilements peuvent également influencer la perception de la clientèle et altérer son processus d’exploration et de compréhension de sa propre expérience.

Dévoilements professionnels : Il s’agit d’informations relatives à la pratique des sexologues, notamment en lien avec leur savoir, savoir-faire et savoir-être. Par exemple, les sexologues qui demandent ou offrent des avis professionnels en ligne dévoilent leurs compétences ou connaissances, leurs expertises et savoir-faire, mais aussi leurs besoins d’apprentissage et de perfectionnement.

Les motivations au dévoilement de soi

Diverses motivations et intentions sont évoquées pour expliquer le dévoilement personnel, sans que cela n’assure des retombées favorables. Le dévoilement peut être utilisé pour :

  • Établir un lien de confiance précoce en créant une illusion de proximité et de compréhension mutuelle (Audet et Everall, 2010, dans Sutton, 2024). Bien que cette stratégie paraisse efficace à court terme, ses bases sont fragiles et risquent de créer une fausse impression de sécurité ou d’intimité, dont l'illusion finira par se dissiper et entraîner l’effondrement des liens de confiance.
  • Démontrer une ouverture et projeter une image accessible et humaine (Henretty et al., 2014, dans Sutton 2024). Or, cela peut involontairement entraîner une confusion des rôles et fragiliser la posture professionnelle (Danzer, 2019 dans Sutton, 2024), par exemple, si les sexologues sont perçu.es davantage comme des pair.es.
  • Créer un espace en apparence sécuritaire en mettant de l’avant des liens personnels avec une communauté spécifique. Le dévoilement de soi peut être instrumentalisé dans l’objectif de normaliser des vécus et aider la clientèle à mieux accepter ses propres expériences ou émotions (Metcalf, 2011 dans Sutton, 2024). Cette intention inclusive peut également entraîner des attentes implicites ou des biais, remettant en question l’impartialité du.la sexologue.

Les besoins de sexologues

Les révélations personnelles peuvent permettre aux sexologues de se mettre en valeur, par exemple en répondant à une question personnelle de la clientèle ou en choisissant d’afficher des égoportraits sur leurs plateformes numériques. Cela peut parfois répondre à un besoin d’attention ou de reconnaissance, en établissant une connexion perçue comme valorisante ou réciproque (Audet et Everall, 2010, dans Sutton, 2024). Dans ce contexte, le risque possible est d’éclipser les besoins et le vécu singulier de la clientèle, ce qui présente un risque de compromettre la qualité de l’accompagnement.

Le dévoilement peut aussi répondre au besoin d’atténuer une dynamique de pouvoir perçue entre le sexologue et sa clientèle afin d’établir un semblant équilibre relationnel (Audet et Everall, 2010, dans Sutton, 2024). L’objectif serait de diminuer le stress lié aux responsabilités professionnelles, notamment en allégeant le poids de leur figure d’autorité (Jolley, 2019 dans Marais et McBeath, 2021). Toutefois, renoncer à ces responsabilités est un manquement déontologique qui va à l'encontre des principes éthiques qui guident la pratique des sexologues.

La curiosité de la clientèle

La clientèle peut apprécier avoir accès à des informations personnelles à propos des professionnel.les, comme leurs expériences, croyances ou sentiments personnels (Barnett, 2011). Les dévoilements de soi, associés à une forme d’authenticité, favoriseraient la confiance de la clientèle (Laugharne et al., 2012, dans Nguyen et al., 2022) ce qui l’encouragerait ensuite à se livrer davantage sur elle-même (Knox et al., 1997 ; Knox & Hill, 2003 dans Marais et McBeath, 2021). Toutefois, bien que la clientèle perçoive certains effets comme positifs, la valeur réelle de ces bénéfices reste incertaine puisque le lien de confiance issu d’un dévoilement de soi n’est pas nécessairement plus solide à long terme. Au contraire, il peut créer une illusion de proximité donnant l’impression d’une alliance plus profonde qu’elle ne l’est réellement.

Il est courant pour la clientèle de mener des recherches approfondies à propos des professionnel.le.s qui leur offrent des services. Alimentée par une curiosité naturelle ou une nécessité de se rassurer et de développer un lien de confiance (Zur, 2010), cette recherche inclut souvent des éléments comme les qualifications, les expériences professionnelles, les avis de la clientèle ou des informations sur les orientations théoriques. Cette curiosité peut cependant évoluer en intrusion excessive (Farrah, 2013, dans Sutton 2024). Par exemple, certaines personnes peuvent chercher à recueillir des informations sur la vie privée des sexologues, telles que l’identité de genre ou l’orientation sexuelle, les opinions personnelles, les affiliations sociales, les éléments qui révèlent des aspects de leur personnalité ou les détails sur leur vie quotidienne. Une telle intrusion peut nuire au cadre la relation professionnelle en brouillant les repères, rendant plus difficile le maintien d’une posture éthique et équilibrée.

Les risques au dévoilement de soi

Les effets des dévoilements de soi ne sont pas toujours prévisibles. Il est de la responsabilité des sexologues de porter attention à leur impacts ou conséquences, dont la gravité n’est pas nécessairement proportionnelle à la nature ou au type d’information partagée. Une information qui peut sembler banale peut parfois provoquer des effets importants.

L’intégrité de la relation de soutien

Bien qu’apparemment inoffensives, les révélations personnelles peuvent amener à la construction de biais et préjugés (favorables ou défavorables), ce qui peut mener à des attentes erronées quant à la qualité des services offerts ou à une confusion des rôles. Les opinions, les choix de vie ou même les loisirs peuvent donner lieu à des jugements, parfois inappropriés dans un contexte professionnel.

Certains dévoilements peuvent également fragiliser la perception de compétence du sexologue. Dans le cas d’un lien de confiance faible ou inexistant, l’auto-divulgation est associée à une perception réduite de l’expertise et à un travail clinique moins profond (Myers & Hayes, 2006 dans Marais et McBeath, 2021). Par ailleurs, même dans un objectif d’authenticité, une confidence liée à un doute professionnel ou à une expérience d’apprentissage pourrait amener la clientèle à remettre en question la capacité du professionnel à les accompagner efficacement et objectivement. De plus, des dévoilements motivés par un besoin de rassurance ou de validation risquent de déséquilibrer la relation de soutien, créant chez la clientèle un sentiment d’obligation de réconfort envers le.la sexologue. Dans le même sens, un dévoilement de soi trop intime peut potentiellement submerger la clientèle, déjà dans un état de vulnérabilité ou de détresse (Danzer, 2019, dans Sutton 2024).

Les dévoilements peuvent également mener à une banalisation des expériences uniques de la clientèle, ce qui risque de minimiser voire nier les défis particuliers rencontrés par ces personnes. Dans un contexte d’intervention « pour et par », les dévoilements de soi peuvent engendrer une confusion entre une bonne entente et l’établissement d’une véritable alliance de travail.

Certains dévoilements délibérés d’auto-implication peuvent refléter les préoccupations personnelles des sexologues. Ces partages risquent d’influencer la perception par la clientèle de la compréhension de sa problématique par le ou la sexologue . En effet, en orientant le regard porté sur sa situation selon leurs repères personnels et subjectifs plutôt que selon ceux de la personne accompagnée, les sexologues peuvent nuire au cheminement de la clientèle (Marais et McBeath, 2021; Casement, 2019). La prudence et le discernement sont essentiels, même pour le partager d’impressions professionnelles.

La sécurité des sexologues

Le dévoilement de soi peut aussi comporter certains risques pour la sécurité des sexologues et celle de leur entourage. Les informations personnelles révélées en présentiel ou publiées en ligne peuvent être utilisées par la clientèle dans un état de détresse, d’insatisfaction ou de colère entraînant des situations de crise, de menace, de chantage ou de harcèlement.

Par ailleurs, la clientèle peut interpréter les révélations personnelles comme un feu vert pour poser des questions indiscrètes ou exprimer des attentes non professionnelles, ce qui peut affecter la dynamique de soutien. Dans ce contexte, ces expériences d'auto-divulgation peuvent accentuer un sentiment de vulnérabilité ou amplifier un sentiment de fragilité qui à son tour peut engendrer une anxiété dans le cadre de leur pratique (Marais et McBeath, 2021).

Dévoiler sa vie privée peut exposer les sexologues à des jugements ou agressions qui pourraient engendrer du stress et de l’isolement et nuire à leur santé mentale (Marais et McBeath, 2021). Les sexologues ne sont pas responsables des comportements inappropriés des autres dans le cas où leurs informations personnelles seraient utilisées de manière malveillante. Cependant, il est possible de contribuer à leur sécurité et celle de leur entourage en limitant les révélations personnelles qui peuvent être instrumentalisées (Maroda, 1991 dans Marais et McBeath, 2021) .

Une pratique réflexive pour des dévoilements de soi au bénéfice de la clientèle

La pratique réflexive met l'accent sur la gestion intentionnelle et contextualisée des révélations personnelles (Johnsen et Ding, 2021).

Certains dévoilements peuvent être bénéfiques, à condition qu’ils soient effectués avec discernement, parcimonie et dans l’intérêt de la clientèle (Barnett, 2011 ; Marais et McBeath, 2021). Conjointement, les études s'accordent à dire que cette pratique devrait être évitée si elle risque de nuire à la clientèle (Metcalf, 2011 dans Sutton, 2024).

Dans un premier temps, une évaluation de la pertinence et des risques du dévoilement de soi sur la clientèle en fonction de ses caractéristiques ainsi que du mandat professionnel et des responsabilités associées doit être effectuée (Johnsen et Ding, 2021 ; Marais et McBeath, 2021).

L’’intention derrière le dévoilement doit aussi être motivée par un bénéfice réel pour la clientèle. Ensuite, il s’agit d’analyser les impacts potentiels du dévoilement sur l’intégrité de la relation professionnelle à court et long terme.

Les sexologues identifient leurs motivations personnelles à exercer leur profession, ainsi que des moyens de répondre à ces besoins, en évitant d’impliquer la clientèle. Recourir à du soutien psychologique, à leur réseau personnel et professionnel, la supervision, le mentorat ou la participation à des activités de développement personnel et professionnel permet de développer leurs capacités d'autorégulation et d'introspection et ainsi limiter les dévoilements délibérés.

Danzer (2019) précise que le dévoilement de soi devrait être réservé à des professionnel.le.s expérimenté.e.s et compétent.e.s (Sutton, 2024). En cas de doute, il est recommandé de soutenir la pratique réflexive par des discussions avec des pairs ou de la supervision permettant ainsi de développer une compréhension nuancée des contextes où les dévoilements peuvent être appropriés ou nuisibles.

Le dévoilement de soi comme un outil d’intervention

Dans un contexte où le dévoilement de soi délibéré est utilisé comme un outil d’intervention, « la révélation d’informations personnelles, de pensées et de croyances doit être planifiée en dehors et idéalement avant la séance, le thérapeute contrôlant consciemment la quantité, la fréquence et la profondeur de la divulgation prévue pendant le traitement » (Sutton, 2024). Il est conseillé de sélectionner avec soin les expériences qu’iels choisissent de partager, en tenant compte de la pertinence des contenus par rapport à la situation clinique et l’orientation théorique, du moment le plus opportun, des bénéfices potentiels pour la clientèle, ainsi que de l’authenticité de la démarche (Marais et McBeath, 2021 ; Nguyen et al., 2022). Les conséquences négatives de l’auto-divulgation ont également été associées à une utilisation excessive, des divulgations répétées et prolongées (Audet, 2011 ; Gibson, 2012 dans Marais et McBeath, 2021). Une orientation théorique qui valorise le dévoilement de soi ne signifie pas pour autant que cette pratique peut être utilisée sans discernement ni cadre éthique.

Pour limiter les préjudices, des lignes directrices personnelles sur le dévoilement de soi peuvent être établies et le consentement de la clientèle doit être obtenu à l’avance pour chacun des dévoilements (Danzer, 2019, dans Sutton 2024). Les sexologues recueillent ce consentement avec discernement et prudence, en considérant le déséquilibre inhérent à la relation professionnelle. La clientèle peut être incapable mettre ses limites ou d’anticiper les répercussions sur le processus de soutien.

Il est nécessaire de reconnaitre qu’une question ou un besoin exprimé ne requiert pas obligatoirement une réponse, surtout si cela peut compromettre la qualité des services. Le professionnalisme se mesure notamment par la capacité à maintenir des limites claires, dans le but de préserver le cadre sécurisant à long terme.

Finalement, la non-divulgation peut servir à montrer l’exemple en respectant des limites personnelles et des règles de conduite. La clientèle peut apprendre à mieux gérer ses relations et à fixer des limites dans sa propre vie (Marais et McBeath, 2021).

Les compétences à prioriser

Les sexologues ont intérêt à mettre en avant leurs compétences professionnelles plutôt que de se reposer sur leur vécu expérientiel. Cette démarche assure une pratique fondée sur des connaissances rigoureuses et objectives, ce qui constitue la véritable valeur ajoutée de leur formation.

Les expériences personnelles, même celles liées au domaine d’intervention ne constituent pas des compétences professionnelles et ne garantissent pas la qualité des interventions. À ce niveau, le dévoilement de soi peut créer une fausse impression de maîtrise d’un sujet, brouillant ainsi la distinction entre l’histoire personnelle et l’expertise professionnelle.

Conclusion

Les complexités et les risques inhérents au dévoilement de soi soulignent l’importance d’approfondir sa réflexion sur cette thématique au sein de la pratique sexologique. La formation, le soutien et la supervision professionnelle permettent d’explorer plus en détail les contextes et les effets liés aux révélations personnelles dans le but d’assurer une pratique éthique et adaptée aux besoins du public, de la clientèle et des sexologues.

Les références

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